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Quand les nombres et les figures Ne seront plus la clef de toute créature, [...] Alors s'évanouira devant l'unique mot secret Ce contresens que nous appelons réalité....
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Après la Commission Gomery, la Commission Charbonneau! À quelles conditions pourrions-nous en sortir plus honnêtes… et plus prospères
Un nouveau site consacré au dialogue entre croyants et non-croyants a été créé. Son titre « L’hypothèse Dieu » annonce-t-il un vira...
L'appartenance c'est le lien vivant, la rencontre de deux Vies : la nôtre et celle de telle personne, tel paysage...Quand la vie se retire, le sentiment d'appropriation se substitue au ...
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Sur les traces de Louis Valcke (1930-2012), professeur, philosophe, essayiste, cycliste, navigateur et pèlerin. Spécialiste mondial de l’œuvre de Pic de la Mirandole.
«Mais en discutant avec Kristian Hammond, j'ai compris que le processus en cause dans l'écriture, que je considérais comme imprévisible et déroutant, pouvait dans une large mesure être quantifié, modélisé.»
Joe Fassler, The Altantic, 12 mai 2012
Le traitement de texte sans ''traiteur'' devait un jour s'imposer. L'entreprise qui le fabrique s'appelle Narrative Science. Elle a son siège social à Chicago das les parages de l'Université North Western. Donnez-moi des données chiffrées des ''data'' dit son président,Mr Kristian Hammond et notre logiciel le transformera en un article intéressant qui ne vous coûtera pratiquement rien quand le coût de l'équipement aura été amorti. On peut lire depuis peu des articles signés Narrative Science dans la magazine Forbes
Voilà une autre situation où la machine prend le relai d'une opération humaine qui s'était au préalable mécanisée.
Depuis le lancement du premier journal à Rome jusqu'au dix-neuvième siècle ce logiciel n'aurait intéressé personne, les données chiffrées étant encore rarissimes dans les journaux et dans le paysage journalistique en général alors que, comme le reconnaît M. Hammond, la traitement de texte automatique est inefficace dans un contexte dominé par les opinions et les métaphores
Dans le premier journal, LES ACTA DIURNA, fondé par Jules César, le chiffre n'avait pas plus d'importance que dans les discours de Cicéron. La présence du chiffre fut tout aussi discrète dans les premiers périodiques européens, qui commencèrent à paraitre au début du XV11e siècle. (La Gazette de France de Renaudot date de 1631 ).
Les premiers périodiques, hebdomadaires pour la plupart, étaient essentiellement consacrés à l'expression d'opinions, opinions littéraires et philosophiques, opinions politiques là où la censure n'interdisait pas de les publier. D'une manière général le style y était plus colorée plus vivant qu'il l
Le pouvoir de l'argent et de la grosse industrie porta un dur coup aux périodiques d'opinions. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les journaux deviennent des entreprises rentables. Il faut dès lors plaire au grand nombre et aux publicitaires: le souci de distraire remplace le désir d'éclairer. Le règne du chiffre commence à cette époque. Timidement.*
En octobre 1884, à Montréal, paraissent les premiers numéros d'un grand journal francophone. Dans ces premiers numéros, il n'y a de place et d'honneur que pour la lettre.
Au début du XXe siècle, on use des chiffres avec encore beaucoup de modération. Leur emploi demeure accessoire. Progressivement, on retrouve les chiffres dans les titres. Dans les titres tragiques d'abord puis dans les autres, et enfin dans les pages économiques et sportives en particulier.
Par la suite, le chiffre devient tellement commun que l'importance de la nouvelle dépend du gigantisme des caractères. L'entrée en scène des robots avait été bien préparée
Qui se réjouira de ce que le robot fasse disparaître des emplois dans les journaux? Mais combien comprendront que pour redresser la situation il faudra de remonter au origines du mal, c'est-à-dire su désenchantement du langage, à son glissement vers les données chiffrées au détriment des opinions qui expriment la pensée et des métaphores qui expriment la vie. Les données chiffrées n'expriment ni la pensée ni la vie, c'est pourquoi une machine peut les enregistrer et les combiner entre elles.
Le même désenchantement du la langage a frappé le style universitaire. Dans ce domaine, la régression de la pensée et de la vie face aux données chiffrées à ouvert la porte à un traitement des textes sans traiteur.
La comparaison entre les poèmes de Pindare en hommage aux ahtlètes grecs et les commentaires chiffrés de nos commentateurs sportifs ilustrent bien le chemin qu'il faudrait parcourir en sens inverse si l'on voulait, dans les sports reconner à la pensée et à la vie leur juste place par rapport aux données chifféres :
Nous reproduisons ici un passage du dossier record de l'Encyclopédie de l'Agora :
«À l'origine les plus grands poètes de la Grèce, Pindare par exemple, chantaient les victoires aux Jeux olympiques persuadés qu'ils immortaliseraient ainsi les plus grands athlètes. «De même, ô Agésidame! quelque gloire qu'un vainqueur ait cueillie, s'il descend au palais de Pluton sans que les chants des poëtes aient consacré ses hauts faits, il s'est fatigué longtemps pour ne jouir que d'un instant de bonheur. Mais toi, les doux accords de la lyre et les modulations de la flûte célèbrent ton triomphe, et les Piérides, filles de Jupiter, en éternisent la mémoire.» 1 A-t-on jamais mieux utilisé les mots pour évoquer le mot? «Le mot, écrit Pindare dans le poème destiné à Timasarque, le jeune Éginète, vit plus longtemps que l’exploit quand, par une faveur due aux Charites, notre langue le tire des profondeurs de notre cœur »2
Les muses ont délaissé la victoire. Les journalistes poètes ont été remplacés par les journalistes statisticiens. Les records, les statistiques, vivront-ils plus longtemps que l’exploit…mais de quelle vie?
L'exploit n'a-t-il pas lui-même changé de nature? Dans l'exploit moderne, comme l'a si bien dit Coubertin , c'est la volonté (et l'entraînement systématique qu'elle rend possible) qui domine; dans les victoires que célébraient Pindare, c'est le naturel de l'athlète qui dominait. Ce naturel on était persuadé au temps de Pindare qu'il était indissociable de la noblesse et on lui attribuait un caractère divin quand il était excellent. D'où le fait que Pindare adoptait le ton religieux pour célébrer les victoires. Il rendait grâce à la grâce. Il ne célébrait pas les inlassables efforts d'une volonté.
La pensée de Pindare, nous dit Jaeger, n'avait pas été touchée par la séparation de l'âme et du corps, ce dualisme qui allait imprégner la philosophie grecque et permettre que le corps soit transformé en un instrument au service de la volonté. Il fait remonter le professionnalisme, dont l'importance n'a fait que croître, à cette division. «Ce ne fut que passé l'époque de Pindare que l'énergie inflexible, la tradition vivace et séculaire de l'aristocratie durent s'incliner devant le professionnalisme; alors seulement les attaques de Xénophane sur la surestimation de la force corporelle grossière et stupide déclenchèrent un tardif mais persistant écho. Dès que les Grecs eurent l'impression que l'esprit se distinguait du corps et lui était opposé, le vieil idéal athlétique s'effritat sans espoir de salut et perdit aussitôt sa place primordiale dans la vie de l'Hellade; et ceci bien que l'athlétisme survécût encore durant des siècles à titre de simple sport. À l'origine, rien ne lui était plus étranger que la conception purement intellectuelle de force physique et de record. L'union idéale du physique et du spirituel que nous admirons encore (quoiqu'elle soit irrémédiablement perdue pour nous) dans les chefs d'oeuvre de la culture grecque, montre comment nous devons comprendre l'idéal athlétique de l'exploit viril, même si cet idéal a pu différer fortement de la réalité. 3»
Notes
1. Olympiques, Hymne à Agésidame, traduction de Robert Brasillach dans, Anthologie de la Poésie grecque, Librairie Stock, Paris, 1950
2. Néméennes IV, 7., traduction de Robert Brasillach dans, Anthologie de la Poésie grecque, Librairie Stock, Paris, 1950
3. Werner Jaeger, Paideia, La formation de l'homme grec, Gallimard, Paris 1964, p.251.